Dès mon arrivée dans le projet Opéra, j'ai participé à l'encadrement de la fin de la thèse (1991-1992) d'E. Akpotsui, et dans ce contexte, a été abordé le problème de la transformation de structures de documents statiques. La transformation de structures a d'abord été étudiée pour répondre au problème de l'adaptation de bases documentaires lorsque les modèles de documents évoluent. Les solutions proposées, mises en oeuvre dans des processus batch, s'appuient sur l'identité des noms de types et sur un jeu de règles explicites.
Ensuite, nous avons considéré le problème de la transformation dans un contexte interactif, pour réaliser par exemple des opérations de couper-coller entre fragments de structures différentes au sein d'un éditeur [9], [10]. Une technique de comparaison automatique de types de documents a alors été proposée et expérimentée au sein de l'éditeur de documents structuré Thot (mémoire d'ingénieur Cnam de Philippe Claves (1994) que j'ai encadré).
Cette activité s'est poursuivie par la thèse (1995-1998) de Stéphane Bonhomme que j'ai co-encadrée. Le résultat majeur de ce travail est un ensemble de solutions pour intégrer des techniques de transformation automatiques et explicites. Ces travaux ont été expérimentés dans l'éditeur Amaya [24] et dans l'éditeur Thot [12], [13].
Plus récemment, nous avons exploré les transformations de structures dans le contexte des documents multimédias. En effet dès lors que l'on cherche à représenter des sources documentaires indépendamment de leur modalité de restitution, le processus de formatage devient plus complexe car les structures source respectent des modèles de descriptions "métier" qui sont très différentes des structures de présentation comme les structures de pages et les structures temporelles. Aussi, les processus de formatage s'appuient-ils sur des schémas successifs de transformation de structures. Ce thème a été abordé par Lionel Villard dans le cadre de sa thèse (1998-2002) que j'ai co-dirigée. Cette thèse a été menée en collaboration avec la société Airbus (laboratoire associé en ingénierie documentaire) en vue d'expérimenter ces concepts et méthodes pour une documentation aéronautique d'exploitation [11]. Les résultats concernent la proposition d'une architecture d'adaptation de la présentation à base de transformations [16], [18] ainsi que son évolution vers une plate-forme d'édition (application des feuilles de transformations plus incrémentale, mise à jour des structures source et/ou des feuilles de transformation, génération d'interfaces d'édition à partir de DTD source).